Originaire de Kaolack, Thiara LOUM entreprend dans le domaine du cosmétique depuis 2018. Elle a fait ses études dans cette même région jusqu’à l’obtention de son baccalauréat avant de rejoindre l’université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Une fois à la faculté des Sciences et techniques, la jeune Kaolackoise s’est spécialisée en biologie pour nourrir sa passion de la nature ; chose qu’elle tenait de son père, un agent des eaux et forêt. Elargir sa connaissance sur les arbres et de leurs bienfaits était son principal objectif.
Qu’est-ce qui vous a soufflé l’idée d’entreprendre et pourquoi avoir choisi ce domaine ?
Durant mes années universitaires, alors que je n’avais pas assez d’argent pour m’acheter les produits de soins des grandes marques, l’idée d’utiliser les plantes m’a traversée l’esprit. Car je connaissais déjà leurs principes actifs et l’effet qu’ils pouvaient avoir sur mes problèmes de cheveux et de corps. Ma voix intérieure me disait que c’était la solution.
Les résultats avaient commencé à se voir sur moi et les gens me passaient des commandes. De là, la vente a pris son envol et j’ai créé ma marque dont le nom est LATHIARA. C’était une expérience pas du tout facile. J’ai démissionné de mon poste de responsable qualité et je me suis lancée sans argent.
Pourquoi avez-vous choisi d’appeler votre marque LATHIARA ?
Durant mon enfance j’ai été victime de discrimination à cause de mon teint. Et LATHIARA est mon propre reflet, le reflet de cette enfant critiquée. Pour symboliser la confiance et l’affirmation de soi dont j’ai eu à faire preuve pour surpasser les critiques de la société, je me suis inspirée de mon propre nom Thiara pour nommer ma marque, une manière pour moi de m’assumer et de m’affirmer.
Je reste persuadé que c’est par manque de confiance que certaines femmes s’adonnent à des pratiques dangereuses pour leur santé. Je suis bien placée pour savoir que les jugements de la société sont très lourds et difficiles à supporter.
Quels sont les services proposés par LATHIARA?
La marque LATHIARA propose une large gamme de produits pour corps (gommage, savon, crème) et pour cheveux (huile de pousse, lotion hydratante, crème).
La particularité de nos produits réside dans l’utilisation des plantes dans nos formulations. LATHIARA a capitalisé un bon nombre de clients depuis son existence et 70 pourcent d’entre eux ont été fidélisés et me recommandent à chaque fois.
Nos compétences ne se limitent pas seulement à la fabrication de produits cosmétiques, mais nous évoluons également dans le management de qualité, sécurité et environnement que nous avons eu à exploiter dans des entreprises agroalimentaires ou nous sommes entrées suite à une certification en agroalimentaire. A cela s’ajoute les nombreuses formations en entrepreneuriat et développement personnel.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confronté durant la mise en œuvre
du projet ?
Au début ma mère n’était pas d’accord. Elle était réticente face à l’idée de me voir entrer dans un monde inconnu. Mais maintenant, elle commence à me soutenir et à prier pour moi par la grâce de Dieu. Se lancer dans l’entrepreneuriat n’a pas été facile je l’avoue.
Qu’est-ce qui vous a motivé à continuer malgré les difficultés rencontrées ?
Je suis une grande passionnée de la nature et de la création et j’adore être libre. C’est comme si je cherchais quelque chose sur laquelle je suis tombé. Je ne pouvais qu’avancer dès lors parce que j’ai eu l’opportunité d’exercer ma liberté dans ce projet. Je m’y suis trouvée; il m’a donné la possibilité d’exploiter mes horizons. C’est pourquoi quand je l’ai rencontré j’ai sauté dessus et je m’y suis accrochée.
Quelles sont vos ambitions dans le futur ?
Je compte porter un combat ; celui du naturel et de la confiance en soi. Je veux que les femmes puissent s’accepter et savoir que la beauté au naturel est la base. J’ambitionne que LATHIARA soit une marque universelle. Celle qui va représenter l’Afrique au rendez-vous du naturel. Mais je souhaite aussi avoir ma propre fabrique de savon et ainsi pouvoir générer des opportunités de travail pour les jeunes.
Je crois que de cette manière je pourrai aussi participer au développement de ce pays en bonne citoyenne. Je rappelle aussi que Nous distribuons déjà sur des plateformes telles CLUB THIOSSANE, AWALEBIZ, et nous souhaitons aussi aller vers les supermarchés et les pharmacies pour rendre plus accessibles nos produits.
Quel message voulez-vous lancer pour terminer cet entretien ?
Je termine sur ces mots profitant de ce mois de Mars dédier à la femme pour lancer un appel à ces femmes fortes et «le combat devrait s’accentuer sur la confiance et l’affirmation de soi dans notre for intérieur et le reste suivra insha allah».
